Le projet d'établissement Merveilleuse Agójiè

INTRODUCTION
Le projet d’établissement ou de service comprend les éléments suivants : un projet social et de développement durable, un projet d’accueil, un projet éducatif.
Le projet éducatif et le projet pédagogique sont un seul et même document qui précise l’objectif éducatif que se fixe la structure et ensuite la façon dont elle s’organise pour y parvenir.
Le projet d’établissement de la crèche et garderie “La Merveille” est le fruit d’un travail ayant impliqué une professionnelle de l’établissement depuis plusieurs années.

I. PROJET SOCIAL ET DURABLE
1. Le territoire
La Commune d’Abomey-Calavi est située dans le département de l’Atlantique en République du Bénin. Elle est située à 18 kilomètres au Nord de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Avec plus de 600 000 habitants en 2013, elle est la deuxième commune la plus peuplée du Bénin, juste après Cotonou. Elle s’étant sur une superficie de 539 km2 ; près 20 % de la superficie du département et 0,47 % de la superficie nationale La population est évaluée à 656 358 habitants en 2013 avec 332 784 femmes et 323 574 hommes. La commune compte 9 arrondissements : Abomey-Calavi ; Akassato ; Godomey ; Golo-Djigbé ; Hèvié ; Kpanroun ; Ouèdo ; Togba et Zinvié et 149 villages et quartiers de ville.
Abomey-Calavi bénéficie de l’attractivité de la ville centre, Cotonou, et d’un territoire privilégié en termes économiques. La ville possède de nombreuses écoles primaires, secondaires, ainsi que deux centres de formation professionnelle publics et trois privés. Elle abrite la première et plus grande université du Bénin, l’Université d’Abomey-Calavi, et un établissement public de formation scientifique et technique supérieure, l’École polytechnique d’Abomey-Calavi.
La commune accueille depuis peu le Centre Hospitalier International de Calavi (CHIC). Cet hôpital moderne, qui compte 436 lits répartis dans 18 spécialités regroupées en 8 pôles principaux (urgence et réanimation, cardio- métabolisme, oncologie-gynécologie, digestif et médico-chirurgical, etc.), est conçu pour offrir des soins de qualité répondant aux normes internationales.
2. La petite enfance, un acteur du développement local social
L’accueil des enfants de moins de 6 ans constitue un enjeu important pour la collectivité pour maintenir un bon équilibre démographique et stimuler le dynamisme économique et l’attractivité des territoires. La crèche et garderie “La Merveille” répond aux besoins des parents pour les aider à mieux concilier leur vie professionnelle et familiale.
Occasionnel ou régulier, cet accueil permet de répondre aussi à une demande de parents qui ne travaillent pas mais qui, sur des moments courts, souhaitent prendre du temps pour des démarches administratives ou autres.
Au-delà de ce besoin, l’enfant découvre un lieu d’échanges avec les autres enfants, un lieu d’épanouissement et de socialisation.
3. Le développement durable
La Merveille a pour projet de créer un jardin potager et des bassins de pisciculture afin de sensibiliser les enfants à l’environnement et transmettre des valeurs liées à la nature en faisant participer les enfants dès leur plus jeune âge et en favorisant le partage intergénérationnel.

II. PROJET D’ACCUEIL
La crèche et garderie La Merveille est gérée par Madame Vicentia HANGNOUN. Elle a officiellement vu le jour le 18 avril 2015. Le projet s’est vu obtenir l’autorisation d’ouverture du Ministère de la Famille, des affaires sociales, de la solidarité nationale, des handicapés et des personnes du troisième âge, à cette date. Il a, en 2014, obtenu son agrément, ce qui fait de La Merveille, l’une des premières crèches agrées au Bénin.
Le multi-accueil a une capacité d’accueil globale de 30 enfants, âgés de 0 à 3 ans.
Il est ouvert du lundi au vendredi de 7h00 à 18h30. L’accès pour tous est facilité au sein de la crèche : les enfants présentant un handicap peuvent être accueillis, après avoir signé un Protocole d’Accueil Individualisé (PAI).
Des places en accueil occasionnel peuvent être attribuées afin de favoriser la recherche d’emploi.
Trois groupes d’enfants sont constitués en fonction de leur âge : petits, moyens et grands.
Le groupe des petits peut accueillir jusqu’à 12 enfants, le groupe des moyens jusqu’à 10 enfants et le groupe des grands jusqu’à 8 enfants. L’auxiliaire de puériculture a la capacité de gérer un groupe de 4 à 5 enfants.
Le groupe organise sa journée en fonction de son homogénéité, du nombre d’enfants accueillis et des rythmes propres à chacun.
La Merveille a également pour projet d’accueillir des enfants à partir de l’âge de 4 ans.
Cet accueil occasionnel en périscolaire (mercredi et vacances scolaires) a pour objectif de compléter l’offre multi-accueil dans l’accompagnement des familles.
Avec un objectif d’accueil d’une quinzaine d’enfants, La Merveille souhaite accompagner leur développement et leur épanouissement en proposant des activités telles que :
– Pisciculture
– Jardinage
– Couture
– Pâtisserie
– Bibliothèque
– Musique
– Danse
– Dessin

1. Les locaux
Les locaux de 637m² comprend :
– Une salle polyvalente offrant des jeux et diverses autres activités
– 3 dortoirs à disposition des enfants pour favoriser le repos
– Le bureau de la Directrice situé à l’entrée de l’établissement favorisant ainsi les échanges avec les parents
– Une cuisine équipée où s’élaborent les repas de midi et le goûter
– D’une terrasse sécurisée et protégée
– D’espaces extérieurs de jeux dont un préau

2. L’équipe
L’équipe, avec des compétences complémentaires, permet l’accueil de l’enfant et de sa famille autour d’un travail cohérent. Chaque membre de l’équipe apporte ses compétences par son expérience, sa formation, son passé professionnel. L’équipe d’encadrement est composée d’une Directrice et d’une auxiliaire de puériculture avec l’accompagnement d’un médecin pédiatre.
–  La Directrice
Ses missions principales : accueillir les familles et les enfants, encadrer et manager l’équipe, organiser la structure, gérer les locaux et le matériel, veiller au suivi médical des enfants, établir les relations avec les services de la mairie, les élus, les institutions, établissement et suivi des factures en lien avec le service comptabilité.
La Directrice reste le point de repère pour les familles et fait le lien avec les différentes administrations. Elle est en lien direct avec la responsable de l’action sociale en Mairie, pour travailler sur les dossiers contractuels et les projets partenariaux.
– L’auxiliaire de puériculture
Leurs missions principales sont : accueillir les enfants et les parents, répondre aux besoins de l’enfant, veiller au respect des rythmes, de sa personnalité, favoriser l’éveil et le développement de l’enfant, appliquer le projet d’établissement et le faire vivre.
– Le médecin pédiatre
Il accompagne la structure et veille au suivi médical des enfants.

3. Les moyens mis en place pour travailler en équipe
Des réunions de l’ensemble de l’équipe sont planifiées au minimum une fois par trimestre afin d’échanger sur l’organisation du multi-accueil, la mise en place des différents moments forts de l’année.
Des réunions sont programmées toutes les deux semaines. Ces réunions permettent à toute l’équipe de se retrouver collectivement. Ces réunions sont l’occasion d’échanger sur les problématiques rencontrées, les questionnements en dehors de la présence des enfants. Ainsi, lors de l’accueil des enfants les professionnels sont totalement disponibles.
Des temps d’analyse de la pratique sont instaurées, pour favoriser les échanges. Basés sur le concept de pratique réflexive, les temps d’analyse des pratiques professionnelles permettent à l’équipe de prendre du recul par rapport aux situations rencontrées au quotidien dans l’exercice de leur profession.
Les transmissions orales et écrites sont primordiales. Dans chaque groupe d’âge, un cahier de transmission est en place afin de noter les éléments transmis le matin lors de l’accueil et des éléments de la journée de l’enfant. L’élaboration écrite du projet éducatif doit permettre de sécuriser l’équipe, d’évoluer, de dynamiser et recadrer le contexte en cas de désaccords.
La formation reste essentielle pour maintenir ses connaissances à jour ainsi que le respect des réglementations en vigueur.

III. PROJET ÉDUCATIF

1. Nos valeurs
Le projet éducatif expose les grandes lignes de la pédagogie mise en place au sein du multi-accueil. Il s’appuie sur les valeurs et les connaissances actuelles sur les besoins et le développement des jeunes enfants. Il définit l’accueil de l’enfant et de sa famille en collectivité et le cadre de travail de l’équipe. Ce projet est l’aboutissement d’un travail de réflexions qui a commencé en 2015.
Le projet donne un cadre commun de références, qui favorise et renforce la cohésion de l’équipe. Il constitue un support pour le débat interne, la régulation et la médiation en cas de difficultés ou de conflits.
En vue d’assurer le bien-être, la sécurité et le respect de l’enfant au sein de la collectivité, le projet pédagogique de l’équipe s’appuie sur les valeurs morales suivantes :
– Le respect de chaque enfant dans son développement, ses apprentissages et dans ses besoins affectifs, sociaux et émotionnels, en ciblant son bien-être
– La confiance entre les familles et l’équipe par un environnement adapté à l’accueil de chacun
– Une communication harmonieuse entre les parents et les professionnels, afin de construire des partenariats éducatifs favorables aux enfants par la création de liens de confiance
Les moyens donnés aux professionnels pour accomplir leurs missions dans ce travail dit du « care » qui consiste à prendre soin, à accueillir et à éduquer de très jeunes enfants sont :
– Des formations
– De l’analyse de la pratique professionnelle
– Des temps de réunion par groupe et en équipe

Nos valeurs éducatives pour accompagner les enfants sont :
– La socialisation
– L’éveil et l’épanouissement
– L’autonomie

a. La socialisation : la découverte d’un nouveau monde
L’arrivée de l’enfant dans ce nouvel univers l’amènera à côtoyer des nouvelles règles, les adopter pour bien vivreen groupe. L’enfant va apprendre à reconnaître l’autre, construire un lien qui permettra de se distancier de l’autre tout en construisant sa propre identité. Le travail des professionnels permet à l’enfant de bien vivre dans le groupe, de partager les jeux, les espaces.
La position phare de l’adulte, à la hauteur de l’enfant lui permet de se sentir en sécurité. De plus, l’adulte verbalise ses vécus et émotions pour l’accompagner dans ces découvertes.
Des photos représentant pour chaque enfant les personnes les plus importantes de son entourage sontenvoyées aux familles. Grâce à cela l’enfant retrouvera un petit peu du « chez lui », une certaine sécurité affective.
La diversité des familles est une ouverture sur le monde.

b. L’éveil et l’épanouissement
Durant sa journée au sein du multi-accueil, l’enfant doit pouvoir satisfaire ses besoins physiques, prendre conscience de ses qualités, développer sa confiance en soi et en l’autre, développer son ouverture au monde, son imaginaire, être à l’écoute de ses émotions.
Pour cela, les conditions matérielles doivent être adaptées aux enfants et aux adultes qui les accompagnent. De plus, l’accompagnement par les professionnels est réfléchi, dans le sens où les propositions sont variées, axées sur le soutien au bien-être des enfants.
Ainsi la communication gestuelle, des activités proposées par des intervenants extérieurs, des jeux libres, l’itinérance ludique, l’utilisation de la parole positive sont des outils utilisés.

c. L’autonomie : tout un processus
Accompagner un enfant vers l’autonomie c’est accepter que l’enfant évolue à son rythme, le soutenir pour qu’il se sente capable d’oser, de faire des essais/erreurs, diverses expériences, se tromper, recommencer jusqu’à réussir. Notamment pour l’acquisition de la propreté, l’enfant doit être l’acteur de ce processus pour qu’il se réalise en toute harmonie. Il doit avoir acquis la maturité physique, neurologique et affective pour franchir sereinement cette étape qui sera mise en place en collaboration avec la famille.
Dès le plus jeune âge, nous laissons les enfants libres de leurs mouvements, en aménageant les espaces pour assurer leur sécurité et pour satisfaire leurs besoins moteurs.
L’autonomie est possible car les enfants sont acteurs, ils ont la possibilité de faire eux, grâce aux mobiliers adaptés pour les repas notamment. De plus, différents supports éducatifs sont à disposition pour favoriser l’imitation et le langage. L’itinérance ludique est proposée aux enfants. Elle leur permet de circuler librement dans tout le multi-accueil, de choisir entre plusieurs activités proposées, selon leur besoin, leur envie.

2. L’accueil au quotidien
Chaque enfant est unique. L’accueil est collectif mais il est primordial de respecter au mieux le rythme de vie, de sommeil, de développement de l’enfant et de tenir compte de sa personnalité et son individualité, avec les contraintes que la vie en collectivité impose. Nous sommes donc à l’écoute de ses besoins en acceptant de ne pas pouvoir tous les satisfaire immédiatement au vu du contexte collectif. Nous accompagnons l’enfant afin qu’il puisse développer au mieux son estime de soi, qui se bâtit à travers ses expériences et du regard que lui porte l’adulte qui s’occupe de lui. En effet, un enfant soutenu, félicité dans ses actions, développe une perception positive de lui-même. L’enfant et sa famille sont accueillis de façon individuelle, dans le respect de leurs valeurs et de leur culture.
Les professionnels se rendent disponibles chaque jour pour accueillir l’enfant et sa famille afin de permettre une séparation et des retrouvailles de qualité.
Un accueil serein et des parents sereins favorisent le bien-être de l’enfant, qui se sentira plus en confiance.
Les parents ont pleinement leur place dans notre structure. Ils sont donc les bienvenus sur les sections, afin de garantir le lien parent-enfant, notamment lors des moments de partage organisés.

a. La référence
À leur arrivée au multi-accueil, les enfants et leurs parents seront accompagnés par le référent désigné au sein de l’équipe de professionnels.
Cette référence est nécessaire dans chaque groupe d’âge pour faciliter la confiance, donner des repères etsécuriser l’enfant et le parent. Elle permet de faciliter le suivi au début de la familiarisation, de créer du lien et faciliter la séparation, de connaître les habitudes des enfants.
Cette personne référente sera à l’écoute du parent pendant le temps d’échange durant le premier jour d’adaptation. Elle retranscrit ensuite à l’équipe (avec les feuilles d’adaptation). Ainsi cette personne connaîtra les habitudes de l’enfant pour avoir une cohérence la plus proche possible avec la maison, dans la limite de la vie en collectivité. Cette référence doit s’adapter en fonction de l’âge et des besoins de l’enfant. La référente se mettra en retrait pour faciliter le relais aux autres professionnels (passer le relais petit à petit).
Nous sommes conscients que cela ne fonctionne pas toujours et qu’il faut savoir déléguer à ses collègues si besoin. Le but de cette référence est d’accompagner l’enfant afin qu’il s’adapte à ce nouvel environnement et aux autres professionnels, de même avec les parents. Cette relation n’est en rien exclusive pour l’enfant ou pour les parents, il faut rester à sa place de professionnel.

b. Les temps repères au quotidien
Des temps repères sont instaurés tels que la collation, le temps chanson, lecture, musique, l’itinérance ludique. Des sorties régulières sont organisées avec une régularité.
Ces temps repères sont collectifs afin de faire les choses ensemble, se retrouver et faire partie d’un groupe, prendre conscience des autres enfants.
Ces moments permettent de rappeler les règles, d’enrichir son vocabulaire. Ils permettent de meilleurs échanges, de favoriser le respect de l’autre, le respect des ressentis avec verbalisation et le sentiment d’utilité.

c. Les repas
Au sein du multi-accueil, l’enfant prend plusieurs repas, ce qui répond au besoin primaire de l’enfant.
Lors de ces repas, l’enfant est accompagné dans la découverte de nouvelles textures, saveurs, aliments, l’éveil des sens.
Ce moment est aussi un temps pendant lequel il se sociabilise. Les professionnels vont accompagner l’enfant dans son autonomie (choisir sa place, utiliser les couverts, le gant de toilette…).
Pour cela, le mobilier est adapté pour les enfants en fonction de leur développement psychomoteur, tant pour les chaises, relax, plateau-repas, vaisselle. Ce mobilier permet au professionnel d’être présent pour un groupe de 6 enfants maximum (sur le groupe de « moyens, et grands »), un adulte par enfant sur le groupe des petits, pour assurer une prise en charge des enfants dans la sérénité.
Afin d’assurer des conditions de bien-être pour tous les enfants, les conduites des professionnels sont harmonisées, de façon à :
Proposer l’aliment dans l’assiette en mettant de petite quantité et laisser le temps si jamais l’enfant change d’avis, sans insister.
Proposer de manger avec une cuillère mais de laisser la possibilité de manger avec les doigts.
Ne pas attendre la politesse à chaque fois et ne pas insister. On peut le dire avec la communication gestuelle.
Favoriser au maximum le plateau repas car il y a beaucoup moins d’attente et l’enfant peut manger à son rythme, dans l’ordre qu’il souhaite.
Sur le groupe des petits, s’adapter à chaque enfant pour la façon d’être à table (sur les genoux, en transat ou sur un tabouret) en laissant l’enfant suffisamment mobile et en liberté de mouvement. Favoriser l’utilisation du verre en remplissant de petite quantité (adapté à l’enfant). Donner la possibilité à l’enfant d’essuyer l’eau si le verre a été renversé.
Proposer le biberon ou le verre à bec pour que l’enfant puisse boire selon son besoin, si avec le verre l’enfant n’arrive pas à boire suffisamment.
Favoriser l’autonomie à la fin du repas avec l’utilisation des gants, en leur proposant un miroir.

d. Les soins
Les soins corporels sont effectués dans le respect des protocoles d’hygiène et de l’intimité de l’enfant. Les temps de change permettent un moment privilégié avec chaque enfant.
Les professionnels veillent au bien-être de l’enfant et au respect de son développement. Les gestes effectués sont nommés pour sécuriser l’enfant, en proposant sa participation active pour favoriser son autonomie et le rendre acteur.

e. Portage
Pour l’enfant, se sentir en sécurité est primordial. De ce fait, certains ont besoin d’être contenus, rassurés, réconfortés, pour s’endormir, pour manger. Le portage contribue au bon développement de l’enfant. Pour le tout-petit, n’ayant pas de tonus musculaire, le portage doit être effectué d’une certaine manière : toujours le prendre d’abord par la tête puis les fesses et pour le déposer c’est l’inverse.
Le portage permet d’être en interaction avec l’enfant. Pour cela, il faut que le professionnel soit disponible et prenne en compte le collectif, notamment lors du temps d’accueil pour accueillir chaque enfant.
Le portage est à la fois physique et psychique pour la sécurité affective, il permet de répondre à un besoin archaïque du très jeune enfant.
Les enfants ne sont pas portés de la même façon selon leur âge, leur poids. Le professionnel doit s’adapter à chaque enfant.
Il est important que le professionnel soit à la hauteur d’enfant en position porte-avion, phare pour que l’enfant (pour ceux qui peuvent se déplacer) soit capable de venir vers l’adulte s’il en ressent le besoin.
À chaque fois, l’adulte doit se demander si ce portage répond à un besoin de l’enfant.
Dans la façon de porter l’enfant, le professionnel s’assure que la position de l’enfant soit physiologique et qu’elle n’entraîne pas de troubles musculosquelettiques.

f. Doudou / sucette
Ce sont des objets transitionnels, qui font le lien avec la maison (importance pour l’enfant que ces objets arrivent et repartent avec lui).
Ces objets permettent de sécuriser, rassurer, réconforter l’enfant, de lui permettre de s’endormir. Ces objets répondent aux besoins de l’enfant, selon l’âge de l’enfant il peut le choisir lui-même.
Il est important de les laisser à disposition dans un endroit dédié. Ils sont rangés pendant les activités et ne vont pas dans le jardin, mais l’enfant a la possibilité de les prendre si besoin. Il est nécessaire de s’adapter en fonction de la situation vécue par l’enfant (séparation, chagrin…).
Avant les activités, avant les repas les enfants sont encouragés, accompagnés à les ranger.
Les sucettes sont régulièrement stérilisées. Il peut arriver que des enfants mettent des sucettes qui ne sont pas à eux dans leur bouche, celles-ci sont alors nettoyées. Les enfants explorent le monde avec tous leurs sens, y compris le goût et mettent ainsi fréquemment à la bouche. Nous verbalisons bien sûr ces découvertes et indiquons les limites de celles-ci.

g. Le sommeil
Le sommeil est un besoin primaire de l’enfant. Il est essentiel de garantir un moment de détente tant pour l’enfant que pour l’ensemble du groupe.
Pour cela, le professionnel doit être en interaction avec l’enfant et individualiser les réponses. Il convient de
reconnaître les besoins spécifiques de chaque enfant, que ce soit en le berçant, en restant près de son lit, ou simplement en assurant une présence rassurante. Il est important d’utiliser autant que possible le moyen le plus adapté à l’enfant quel que soit le lieu. Ainsi nous acceptons que les enfants n’aient pas tous le même rythme et cherchons la solution qui soit profitable à tous (dormir sur un tapis, dans une poussette, dans les bras ou même seul dans une chambre, en musique).
Connaître les habitudes de sommeil de l’enfant, ses signes de fatigue, permettent de répondre à ses besoins.
Pour répondre à un besoin spécifique de contenance durant le sommeil, l’emmaillotage peut être proposé à l’enfant dans la pièce de vie, avec une surveillance accrue. L’emmaillotage est généralement utilisé lorsqu’un bébé a besoin d’être calmé parce qu’il est très agité, en crise, ou irrité. Pour le confort du tout-petit, avant de l’emmailloter, il est nécessaire de s’assurer que sa température corporelle soit stable. Il ne doit pas avoir trop chaud dans le lange.
Afin d’assurer la qualité de la sieste, une surveillance est prévue toutes les 15 min sur la section des « petits » et des « moyens », autant que faire se peut.
Sur le groupe des « moyens » et des « grands » des siestes sont proposées le matin pour les enfants qui en présentent le besoin : réponse au rythme de sommeil, nuit difficile ; et l’après-midi. Etant un accueil collectif, le repas se prenant en groupe, les enfants sont réveillés à 11h00 sauf si l’enfant est fébrile et que l’organisation permet de donner son repas en décalé.

h. Les activités
Les activités motrices ont une importance cruciale pour le développement de l’enfant. Avant même d’explorer le monde qui l’entoure, il découvre son corps. D’ailleurs les enfants sont pieds nus à l’intérieur du multi-accueil. En effet, le pied nu permet aux bébés de former leur voûte plantaire, de ressentir le sol, ses textures et sa densité. Ainsi, ils améliorent leur équilibre et leur transfert de poids. Les chevilles doivent également être libres car l’enfant va grandement les solliciter. Petit à petit, il va naturellement muscler ses pieds.
Un des principes de base de notre accueil est la motricité libre. Laisser l’enfant évoluer, à son rythme et en toute liberté, c’est cela la motricité libre. Le rôle des professionnels est alors d’aménager l’espace de façon à permettre au tout-petit d’expérimenter toutes les possibilités de son corps et de faire les mouvements les plus adaptés à son développement psychomoteur. Des mouvements qui l’amèneront progressivement à la position verticale et à la marche.
Le principe fondamental de la motricité libre peut être résumé ainsi : permettre à un petit enfant de réaliser ce dont il est capable, c’est-à-dire le laisser faire. L’enfant est encouragé à effectuer des mouvements tels que se tourner et se redresser, à la fois verbalement et grâce à l’aménagement de l’espace. Il est accompagné lors de ces évolutions. Grâce à la motricité libre, le tout-petit jouit d’une liberté de mouvement, devenant ainsi l’acteur de son propre développement. Il est à noter qu’un enfant ne sera jamais mis dans une position qu’il n’a pas encore acquise de lui-même. La liberté des mouvements dépend également des vêtements de l’enfant, qui doivent permettre une grande aisance.
Nous proposons différentes activités en mettant à disposition des jeux adaptés à l’âge de l’enfant et qui permettent de toucher, sentir, explorer comme il le souhaite, tout en assurant sa sécurité.
Nous n’attendons pas de résultat lors des activités proposées, ni de rendu esthétique pour les activités
manuelles, étant donné que nous laissons faire l’enfant.
Au cours de la journée, plusieurs temps de jeu libre sont proposés.
Bien que les jeux imposant des règles préétablies soient amusants et favorisent certaines aptitudes telles que la cohésion du groupe, ils ne stimulent pas autant la créativité que les jeux libres. En effet, dans le jeu libre, les enfants laissent libre cours à leur imagination. De plus, ils explorent leur environnement et découvrent de nouvelles activités. Les activités créatives aident à développer leur aptitude à vivre en société, à se libérer du stress et de l’anxiété. À travers le jeu libre, les enfants explorent leur milieu et testent de nouvelles façons de trouver des solutions lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés. Cela ne veut pas dire que l’enfant peut tout faire. Dans tous jeux libres, il y a des règles, la sécurité des enfants, le respect des enfants et du matériel. Ces règles sont énoncées avant chaque activité.

i. Les émotions
Une émotion est à considérer comme une réaction du corps à un stimulus : elle nous indique la nature de la situation (la présence d’un danger éventuel, une souffrance, une réjouissance…) et donne un signal à notre corps pour qu’il se mette en action. Une émotion s’accueille et s’accompagne afin d’être régulée. Elle doit se vivre pleinement et être considérée. Pouvoir mettre des mots sur nos émotions c’est déjà leur accorder de l’importance.
Attention, comprendre les émotions de l’enfant ne signifie pas dire « oui » à tout. L’enfant a besoin d’un cadre et de limites pour être sécurisé.
Les émotions souffrent aussi de nombreux préjugés dont il faut se libérer. Il est notamment important de ne pas faire de différence entre fille/garçon. Nous veillons donc à accompagner chaque enfant de manière égale, quel que soit le genre, avec des activités et une communication non « stéréotypée ».

j. La communication au cœur de notre projet
Pour accompagner l’enfant tout au long de la journée, nous utilisons plusieurs modes de communication. Tout d’abord, nous appelons l’enfant par son prénom. Nous nous adressons à lui à sa hauteur, de façon adaptée et bienveillante.
Nous encourageons l’utilisation d’une parole positive, c’est-à-dire des formulations de phrases positives qui favorisent la compréhension des enfants. Il s’agit d’un effort quotidien pour trouver des formulations adaptées. Nous utilisons également la communication gestuelle qui permet aux enfants dès le plus jeune âge de communiquer, d’entrer en relation avec les autres, d’exprimer leurs besoins et émotions. Les enfants apprennent par imitation. Ainsi, il est essentiel pour les professionnels de communiquer de façon bienveillante avec les enfants, leurs parents, et leurs collègues. Le respect les uns des autres, l’écoute bienveillante, la prise en compte du bien-être et de la sécurité de l’enfant sont des notions fondamentales au sein du multi-accueil.

k. L’accueil d’enfants en situation de handicap
L’enfant en situation de handicap ou atteint d’une maladie chronique est accueilli dès lors que le médecin valide son aptitude à la collectivité. Un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) doit alors être rédigé pour prendre en compte les besoins spécifiques de l’enfant.
Nous pouvons nous appuyer sur des grilles d’observation et échanger avec le pédiatre.

 
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